C’est bien connu, tout ce qui est petit est mignon … enfin pas complètement : il existe les microplastiques.
En premier lieu, il est important de savoir que le microplastique désigne une particule en plastique inférieure à 5 mm. Un peu compliqué à visualiser à l'œil nu ...Le microplastique peut avoir été fabriqué comme source primaire ou être le résultat de la détérioration d’éléments en plastique plus gros. Les emballages plastiques et bouteilles plastiques notamment. Le textile synthétique est lui aussi pourvu de ces résidus de matière.
Le microplastique fait partie intégrante de notre quotidien. Il est tout petit, donc invisible, et pourtant bien là… vraiment fourbe. Par exemple, WWF rapporte que nous ingérons chaque semaine cinq grammes de microplastiques. Pas miam.
La planète n’est pas vernie non plus. Dans 100 % des mers, fleuves ou océans, on retrouve ces microplastiques. Ainsi que dans la grande majorité des animaux marins.
Bref, un peu partout.
Et ils ont donc des impacts sur la santé, sur l’environnement, sur la faune, la flore, nous, vous… bref, un peu partout.
Alors on fait quoi pour stopper ça ?
On peut parler de deux grandes familles de microplastiques : Le microplastique primaire et le microplastique secondaire.
Mais quelque soit la famille, et on doit toujours garder en tête, ces microplastiques ont pour origine l’activité humaine. Oui, la notre. C’est la base.
Les microplastiques primaires sont des résidus plastiques (inférieur donc à 5 mm) qui sont rejetés directement dans l’environnement. Le temps ne les a pas rendus tout petits, ils l’étaient déjà.
Chaque année, 1,5 million de tonnes de résidus de produits en plastique sont rejetées.
Les microplastiques secondaires, eux, sont la cause du temps qui passe. Les matières plastiques comme les emballages, les bouteilles, les films ou les sacs plastiques deviennent petit à petit des résidus de plastique. Le soleil, les vagues ou la chaleur font partie des causes de cette transformation. Le plastique “classique” se transforme donc peu à peu en microplastique ou nanoplastique (moins épais qu’un cheveu).
On estime, bien que les études ne soient pas forcément complètes, que le microplastique primaire représente entre 15 et 30% des microplastiques totaux. Le secondaire, lui, c’est entre 69 et 81 %.
Au total, entre 7 et 8 millions de tonnes de microplastiques se retrouvent dans la nature chaque année.
L’équivalent de 3 millions d’éléphants. Oui ça pèse.
La quasi totalité, c’est-à-dire 98 %, des microplastiques sont issus de la production terrestre. Seuls 2 % sont issus de la production maritime.
C’est l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) qui le dit.
Le microplastique est partout, et c’est pas joli joli. Il se retrouve dans l’air que nous inhalons, dans les produits que nous mangeons et jusqu’à l’eau que nous buvons. Concrètement, les microplastiques se matérialisent sous différentes formes : microbilles, pellets, films plastiques…
On en retrouve aussi dans nos objets du quotidien. Plus ou moins 80 % des cosmétiques comportent des résidus de plastique. Présent dans chaque recoin de nos mers et océans, le microplastique est ingéré par plus d’une centaine d’espèces aquatiques.
C’est un vrai désastre écologique et sanitaire puisque beaucoup de ces espèces finissent dans nos assiettes.
Nous savons aussi que les microplastiques proviennent également de la production de textile. Selon un rapport de la fondation Ellen McArthur, sur une production de 53 millions de tonnes de textiles, 500 000 tonnes deviennent des microplastiques.
S’il est relativement simple d’évaluer les risques environnementaux du microplastique, il est en revanche de connaître les risques pour notre santé. Tout simplement car nous n’avons le recul nécessaire pour obtenir des résultats scientifiquement corrects.
Mais attention, nous ne sommes pas dans le flou total et de premières études permettent de préciser les choses.
Les microplastiques ne sont pas biodégradables, ce qui veut dire qu’ils polluent des siècles et des siècles, et des siècles. Moyen comme héritage aux générations futurs.
Les objets en plastique, comme les bouteilles en plastique ou les emballages plastiques sont les déchets les plus visibles. Mais le problème, c’est qu’il existe plein de morceaux de plastique fragmentés qui sont partout, sans être visibles. Ainsi, des chercheurs allemands, de l’institut AWI, ont analysé que dans un litre d’eau, il y avait jusqu'à 12 000 résidus de microplastiques.
Chaque année, plus de 10 millions de tonnes de déchets plastiques se retrouvent dans les océans. Mais également dans les lacs et mers. Partout on a dit. Du fait des vagues, de l’exposition au soleil ou de la chaleur, ces morceaux deviennent microscopiques. De ce fait, une grande majorité des espèces animales aquatiques finissent par ingérer ces résidus. Il s’agit évidemment des poissons, mais aussi, des fruits de mer, oiseaux marins et certains mammifères.
La raison ? Les animaux confondent les débris de plastique avec de la nourriture et les ingèrent alors. Ils peuvent aussi se coller à des éléments naturels et être invisibles pour les animaux.
À force de se retrouver dans leur organisme, ce concentré de polluants perturbe leurs défenses immunitaires, leur reproduction, leur comportement voire leur survie.
Par ricochet, l’Homme, en consommant du poisson et autres produits de la mer, ingère du microplastique. D’une certaine manière … il fait partie intégrante de la chaîne alimentaire.
Amateurs de fruits de mer, bonjour. Des chercheurs de l'université de Gand, en Belgique, ont montré qu’une personne pouvait ingérer jusqu’à 11 000 fragments de microplastique par an. Selon une étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology, un Américain pourrait ingérer 52 000 résidus de microplastiques par an.
Et le problème, c’est qu’on est tous susceptibles d’en ingérer sans le savoir. Un rapport de l’ONG Ciel, rapporte que des morceaux de plastique ont été retrouvés dans les selles d’individus. Des personnes issues de divers endroits du globe et aux régimes alimentaires différents.
L’OMS (L’Organisation mondiale de la santé), rapporte que les dangers du microplastique pour l’Homme ne sont pas encore réellement connus et restent peu chiffrables.
Toutefois, ce qu’on peut dire, c’est que le plastique renferme des composants et additifs différents dont certains peuvent être dangereux pour le corps (produits chimiques). Inhalés, les microplastiques peuvent pénétrer les tissus pulmonaires et ne pas ressortir. Les morceaux de plastique composés de bisphénol A ou autres éléments dangereux peuvent provoquer des maladies cardio-vasculaires. Les retardateurs de flamme, eux, peuvent avoir un impact négatif sur le développement d’un bébé. D’autres composés sont susceptibles de provoquer à long terme des cancers ou des problèmes congénitaux.
Les morceaux de plastique présents dans les cosmétiques peuvent eux aussi, à terme, avoir des effets néfastes sur le corps humain. Causer de l’eczéma (inflammation de la peau) ou une perte de la vitalité des cheveux.
On a bien compris que le plastique sous toutes ses formes n’était pas fait pour s’entendre avec l’environnement. Les animaux en pâtissent, les océans en pâtissent et nous également.
Existent-ils des solutions simples pour lutter contre ce fléau des microplastiques primaires et secondaires ? Sans avoir à stopper de manière nette notre consommation de cosmétiques. Ça nous arrangerait.
Un travail de sensibilisation est à envisager afin d’en finir avec le : acheter, utiliser, jeter.
Plusieurs programmes éducatifs ont justement vu le jour. Notamment un en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement. Il vise à sensibiliser les plus jeunes sur les conséquences de la pollution plastique sur les océans. Le tout, réalisé en voilier autour d’actions positives.
Le grand nettoyage s’impose. Plusieurs initiatives voient le jour pour tenter de diminuer la quantité de déchets dans les fonds marins. On peut notamment citer le bateau nettoyeur des mers : Le Manta.
Le bateau a pour ambition de collecter une à trois tonnes de déchets par heure. Yvan Bourgnon, l’instigateur, rapporte qu’avec 300 à 400 bateaux de ce genre, un tiers des déchets mondiaux pourraient être retirés.
Comme il possède plusieurs couches, le plastique est un matériau plus complexe que le verre ou l’acier à recycler.
Voilà pourquoi, plusieurs entreprises ont mis au point du plastique biodégradable. Développé à partir de matériaux végétaux comme : l’amidon ou la canne à sucre.
Le plastique biodégradable, pour être considéré comme tel, doit être transformé à 90 % en humus dans les six mois qui suivent son compostage.
L’économie circulaire, c’est simple : c’est un peu comme ce que fait votre tonton Jean-Luc avec ses blagues : on réutilise encore et encore et encore. Sauf que cette fois, c’est bon pour la planète.
Au fond, c’est l’idée de produire des biens de manière durable, de s’émanciper de cette logique du tout jeter. Avec pour ambition de limiter le gaspillage, la pollution et la production de déchets.
De cette manière, le cycle de vie d’un produit (production, durée d’usage, recyclage…) est pensé de manière éco-responsable pour limiter au maximum son impact sur l’environnement.
35% des microplastiques que l’on retrouve dans la nature viennent du textile synthétique. Que faire donc pour diminuer ce taux ? Quelques solutions potentielles :
Après le textile synthétique, ce sont les pneus (28 %) qui font s’échapper le plus de microplastiques.
Il serait notamment possible de concevoir des pneus de manière écologique afin de réduire l’abrasion. Mais également de concevoir des revêtements routiers qui permettent eux aussi de faire baisser cette même abrasion.
Une part des micro plastiques qui polluent nos océans émane des produits cosmétiques que nous utilisons. Ces résidus sont composés d’éléments non biodégradables (polyéthylène, polypropylène), qui finissent en grande quantité dans les océans.
Plusieurs pays, le Royaume-Uni notamment, ont interdit l’utilisation de microbilles en plastique dans les dentifrices et les gels douche. Une alternative crédible ? Les microbilles biodégradables à base de cellulose. C’est une molécule organique totalement naturelle qui offre des pouvoirs de résistance énormes.
Il est délicat de combattre un ennemi presque invisible. Toutefois, l’UICN (déjà cité plus haut), évoque que le parcours des microplastiques vers les océans se fait par les eaux usées, les vents et les eaux de ruissellement des routes.
Il s’agit là d’une liste non exhaustive évidemment. Elle permet toutefois de se faire une idée rapide des actions susceptibles de diminuer la prolifération de microplastiques dans l’environnement.
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